Recommandations pour des études futures sur les bienfaits des psychobiotiques
Résumé d'une revue par Basso et al.
Dans cette revue, le terme de psychobiotique a été défini comme correspondant à des pré- et probiotiques qui stimulent la croissance ou l’activité de bactéries intestinales bénéfiques indigènes, pouvant mener à une amélioration de la fonction cérébrale.
Résumé | Selon une revue systématique publiée dans Nutrients, l’influence positive du recours à des suppléments de pré- et probiotiques sur l’anxiété, le stress et le développement cognitif entre 6 et 25 ans n’est pas suffisamment établie. La revue a observé des incohérences dans les résultats d’études et, partant que celles-ci peuvent être dues à l’hétérogénéité des plans d’étude, a émis trois recommandations d’amélioration pour de futures études relatives à la spécificité de l’échantillon, la spécificité de l’intervention et l’homogénéité des outils d’évaluations utilisés.
La revue menée par Basso et al. a couvert 17 études qui ont examiné les effets des psychobiotiques sur l’anxiété et le stress. Dans le cadre de 11 des 17 études, une seule souche de probiotique ou une combinaison de plusieurs souches a été administrée. Les probiotiques ont été administrés sous différentes formes (gélules, poudre ou sachets), à différentes doses et pour des durées variables. Les 6 autres études visaient l’administration de prébiotiques tels que des galacto-oligosaccharides (GOS) et des fructo-oligosaccharides (FOS). Ces études ont recouru à une variété d’outils pour évaluer l’anxiété et le stress. En outre, d’importantes divergences ont été observées au niveau des populations d’étude, en termes d’âge et de diagnostic clinique.
Dix-neuf études portant sur les effets de psychobiotiques sur le développement cognitif ont aussi fait l’objet de la revue.
Les auteurs ont conclu que la moitié des études explorant l’utilisation de psychobiotiques pour améliorer les fonctions cognitives présentaient des résultats encourageants. Cependant, le même problème d’hétérogénéité s’applique. On observe des variations au niveau des plans d’étude, des populations et des protocoles d’intervention.
Sur la base de ces constatations, les auteurs ont recommandé d’uniformiser trois aspects pour de futures recherches. Premièrement, la population à l’étude, par exemple en termes de diagnostic clinique, de genre et d’âge. Deuxièmement, l’intervention à proprement parler, par exemple la dose de psychobiotique administrée et la durée de l’intervention. Troisièmement, les outils utilisés pour mesurer l’anxiété, le stress et les fonctions cognitives.
Le tableau 1 présente un récapitulatif de ces recommandations
Référence
Basso M, et al. A systematic review of psychobiotic interventions in children and adolescents to enhance cognitive functioning and emotional behavior. Nutrients 2022 ; 14:614. https://doi.org/10.3390/nu14030614